Comment un poulet a-t-il survécu 18 mois sans tête ?
C’est une histoire qui semble sortie d’un conte absurde, et pourtant elle est bien réelle. En 1945, dans le Colorado, un jeune poulet baptisé Mike est devenu une curiosité scientifique : il a survécu 18 mois après sa décapitation.Le 10 septembre 1945, Lloyd Olsen, un fermier de Fruita, s’apprête à préparer un poulet pour le dîner. Il choisit un coq de 5 mois. Mais en portant son coup de hache, il vise légèrement trop haut. Résultat : une grande partie de la tête de Mike est tranchée, mais la base du crâne et surtout le tronc cérébral restent intacts.Et c’est là que réside toute l’explication scientifique de cette incroyable survie.Chez les oiseaux, le tronc cérébral — la partie inférieure du cerveau — contrôle de nombreuses fonctions automatiques vitales : la respiration, la fréquence cardiaque, la motricité réflexe.Dans le cas de Mike, ce tronc cérébral n’a pas été sectionné. Mieux encore : une partie de son cerveau moteur responsable des réflexes de base et de l’équilibre était également préservée.Résultat : bien que décapité, Mike pouvait tenir debout, marcher maladroitement, picorer, et même tenter de se lisser les plumes. Le sang ne s’étant pas écoulé massivement (une partie de l’artère carotide ayant été épargnée), il n’a pas succombé à une hémorragie.Constatant que le poulet refusait de mourir, le fermier décida de le nourrir en déposant un mélange de lait et d’eau directement dans son œsophage à l’aide d’une pipette. Il le nettoyait également régulièrement pour éviter les infections.La rumeur s’est répandue. Mike fut surnommé "Mike the Headless Chicken", et devint une véritable star des foires aux États-Unis. Des scientifiques fascinés se penchèrent sur son cas. Ils confirmèrent que la survie s’expliquait par :la préservation du tronc cérébral,une circulation sanguine suffisante,et l’instinct de survie puissant d’un animal à la physiologie très rudimentaire.Chez les poules, le cerveau est proportionnellement petit, et beaucoup de comportements de base sont contrôlés directement par la moelle épinière et le tronc cérébral, expliquant pourquoi Mike a pu continuer à vivre, se mouvoir… et même grossir !Mike vécut ainsi pendant 18 mois, avant de mourir accidentellement en 1947, probablement par étouffement dû à un mucus bloquant ses voies respiratoires.Cette histoire est aujourd’hui un cas d’école en neurosciences : elle illustre à quel point, chez certains animaux, les fonctions de survie sont décentralisées, et comment une partie infime du cerveau suffit à maintenir un organisme en vie. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.